La flotte de navires au GNL continue de croître

Selon la société de classification et de conseil maritime DNV, les commandes de navires alimentés au GNL sont restées élevées en 2022, proche du chiffre record de 2021. L'utilisation du GNL comme carburant fait partie du cheminement de l'industrie maritime vers la décarbonation, qui devrait se faire progressivement.

Selon la société de classification et de conseil maritime DNV, 355 navires alimentés au GNL étaient en service en 2022. Malgré des tarifs élevés du GNL, 222 commandes de navires au GNL ont été enregistrés en 2022, ce qui est proche du chiffre record de 240 commandes en 2021. [1, 2] En se basant uniquement sur les commandes existantes (521 commandes de navires au GNL passées en 2022), DNV prévoit que le nombre de navires alimentés au GNL atteindra 876 d'ici la fin de la décennie. [2] 

 

 

 

Une gamme diversifiée de navires au GNL a été livré en 2022. Les transporteurs de pétrole brut alimentés au GNL sont en tête avec 47 navires en exploitation, suivis par les transbordeurs de voitures et de passagers, les pétroliers/chimiquiers et les porte-conteneurs alimentés au GNL, chacun avec 43 navires en exploitation. Le méthanol a été le deuxième choix de carburant maritime alternatif le plus populaire, avec 35 navires commandés. Trente d'entre eux étaient de grands porte-conteneurs. [1] 

 

Décarbonation du secteur du transport maritime 

 

Selon une étude commandée par l'industrie, l'utilisation du GNL comme carburant peut réduire les émissions de GES dans le secteur maritime jusqu'à 23 % par rapport au fioul à très faible teneur en soufre (VLSFO). [3] Cette réduction est estimée sur la base d'un cycle de vie complet "Well-to-Wake", qui prend en compte l'ensemble du processus de production, de livraison et d'utilisation du carburant à bord des navires, ainsi que toutes les émissions qui en découlent. [4] Bien qu'il existe des difficultés liées aux émissions de méthane pour certaines technologies de moteurs au GNL à double carburant et en amont, elles sont abordées dans le cadre de multiples initiatives industrielles. Selon SEA-LNG, une coalition industrielle, la décarbonation de l'industrie du transport maritime devrait se faire progressivement, l'intensité en carbone des carburants étant réduite par le recours à des alternatives à émissions faibles ou nulles. [2] 

 

Le 14 juillet 2021, la Commission européenne a présenté la proposition « FuelEU maritime » dans le cadre de l’initiative « Fit for 55 », avec pour objectif d'accélérer la décarbonation du secteur maritime par l'adoption de carburants et de technologies renouvelables et à faible émission de carbone. [2, 5] Le règlement proposé introduit des limites de plus en plus strictes concernant l'intensité en carbone de l'énergie utilisée par les navires à partir de 2025, ce qui devrait les obliger à utiliser des carburants de substitution. [5] 

Le GNL permet aux navires de se conformer aux objectifs d'intensité en GES (calculés sur la base du « Well-to-Wake ») proposés par la législation jusqu'en 2035. L'utilisation d'un mélange de 20 % de bioGNL permettra de prolonger la conformité jusqu'au-delà de 2040. Par la suite, la conformité peut être atteinte par l'utilisation de proportions croissantes de bioGNL et de GNL de synthèse renouvelable au fur et à mesure de leur disponibilité. [2] 

 

Le bioGNL est produit par liquéfaction du biométhane, qui provient de la réutilisation des déchets issus des activités agricoles, des applications industrielles et des ménages. La production connaît une croissance rapide avec 78 usines dans l'UE qui devraient être opérationnelles dans les deux prochaines années. [2] Actuellement, le coût du bioGNL est environ 3 à 4 fois plus élevé que celui du GNL fossile. Toutefois, selon SEA-LNG, ce coût devrait diminuer d'environ 30 % d'ici 2050, principalement en raison de la réduction du coût de production du biométhane dans les grandes installations de digestion anaérobie. [2] 

 

 

Le saviez-vous ?  La 20ème conférence et exposition internationale sur le gaz naturel liquéfié (LNG 2023) se tiendra à Vancouver, en Colombie-Britannique, au Canada, du 10 au 13 juillet 2023. Organisée par l'Association canadienne du gaz (CGA), la conférence aura pour thème "Fuelling a Secure Energy Future" (assurer un avenir énergétique sûr) et abordera une variété de sujets pertinents et essentiels pour l'industrie du GNL. 

 

 

Sources 

[1] DNV: 222 LNG-powered ships ordered in 2022. https://lngprime.com/europe/dnv-222-lng-powered-ships-ordered-in-2022/70166/ 

[2] SEA-LNG. LNG – delivering decarbonisation. 2022-2023. https://sea-lng.org/2023/01/lng-delivering-decarbonisation/ 

[3] https://sphera.com/research/2nd-life-cycle-ghg-emission-study-on-the-use-of-lng-as-marine-fuel/ 

[4] https://marine-offshore.bureauveritas.com/what-well-wake-decarbonization-means-shipowners 

[5] Fuel EU Maritime - Sustainable maritime fuels in “A European Green Deal”. https://www.europarl.europa.eu/legislative-train/theme-a-european-green-deal/file-fuel-eu-maritime