Émissions de GES dans le transport maritime international.

Les émissions de GES du transport maritime international ont augmenté de 9,6 % entre 2012 et 2018, selon la quatrième étude sur les gaz à effet de serre publiée en 2020 par l’Organisation maritime internationale. Les émissions de HFC et de HCFC provenant des applications frigorifiques et de conditionnement d’air à bord ont également été estimées.

Selon la dernière étude sur les gaz à effet de serre publiée en 2020 par l’Organisation maritime internationale (OMI), les émissions de gaz à effet de serre (GES) du transport maritime dans sa globalité (international, national et de pêche) ont augmenté de 9,6 %, passant de 977 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2012 à 1 076 millions de tonnes de CO2eq en 2018. La part des émissions du transport maritime dans les émissions mondiales est passée de 2,76 % en 2012 à 2,89 % en 2018.

 

Consommation de carburant dans le transport maritime international [1] 

 

Conformément à la précédente étude de l’OMI sur les GES publiée en 2014, la consommation d’énergie pour la propulsion reste le principal poste de demande en énergie pour la majorité des types de navires. 

Pour le transport maritime international, le fioul lourd demeure le carburant dominant. Néanmoins, entre 2012 et 2018, la part de la consommation de fioul lourd a diminué de 3 %, tandis que la part de la consommation de gaz naturel liquéfié (GNL) a augmenté de 26 %. Si l’on tient compte du transport maritime international, du transport maritime intérieur et des navires de pêche, la consommation de carburant montre des tendances similaires à celles du transport maritime international. La consommation de fioul lourd a connu une légère baisse de 3,5 %, tandis que la consommation de GNL a augmenté de 23,4 %. 

 

Les tendances de consommation moyenne de carburant au cours de la période 2012-2018 ont varié considérablement d’un type de navire à l’autre. Pour de nombreux types de navires, notamment pour les navires de croisière, les ferries et les navires frigorifiques de transport en vrac, la consommation de carburant a diminué de façon constante. Par conséquent, au cours de la période d’étude, la plupart des types de navires ont connu une réduction des émissions moyennes de GES par navire, malgré une augmentation des émissions totales de GES. En effet, la variation des émissions totales de GES est fonction du nombre total de navires. 

 

Émissions de frigorigènes des navires [1,2] 

 

Le rapport présente également les émissions provenant de sources autres que la combustion telles que les émissions de HFC et de HCFC provenant du conditionnement d’air (p. ex. sur les navires transportant des passagers) et, des applications frigorifiques (p. ex. la réfrigération et la congélation des produits de la pêche).  Les émissions totales de frigorigènes couramment utilisés dans le transport maritime correspondaient à 18,2 millions de tonnes de CO2eq, ce qui représente une augmentation par rapport aux 15,7 millions de tonnes de CO2eq émises en 2012. [1] 

À titre de comparaison, l’IIF avait estimé que les émissions de frigorigènes pour le secteur du froid dans son ensemble représentaient 1567 millions de tonnes de CO2eq en 2016. [2] 

 

Selon les auteurs du rapport de l’OMI, les HCFC (R22) sont toujours utilisés à la fois pour le conditionnement d’air et le refroidissement dans les navires plus anciens construits avant 2000. Les navires plus récents utilisent des HFC : le R134a pour le conditionnement d’air et le R404A pour les applications frigorifiques. Les résultats ont montré une réduction continue de la proportion de R22.

 

Estimation des émissions de frigorigènes de la flotte mondiale, montrant les totaux avec et sans les porte-conteneurs frigorifiques. [1]

 

Projections des émissions de GES entre 2018 et 2050 

 

La pandémie de COVID-19 a fortement affecté le transport maritime international et les auteurs de l’étude supposent que les émissions de GES pour 2020 et 2021 seront considérablement réduites. Cependant, si l’on considère des scénarios « business-as-usual » sur le long terme , les émissions du transport maritime devraient augmenter jusqu’à 50 % par rapport aux niveaux de 2018, ce qui représenterait une augmentation de 90 à 130 % par rapport aux niveaux de 2008. 

 

 

Sources 

[1] Fourth Greenhouse Gas Study 2020 by International Maritime Organization. https://www.imo.org/en/OurWork/Environment/Pages/Fourth-IMO-Greenhouse-Gas-Study-2020.aspx 

[2] IIF. L'impact du secteur du froid sur le changement climatique, 35e Note d'Information sur les technologies du froid. Disponible en téléchargement sur FRIDOC: https://iifiir.org/fr/fridoc/l-impact-du-secteur-du-froid-sur-le-changement-climatique-141135